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Prisonnier de guerre en Allemagne

Le 26 août 1939, mon grand-père maternel est mobilisé au sein du 501ème Régiment de chars de Tours.

Le 21 juin 1940, il est fait prisonnier dans les Vosges. Il sera conduit en Allemagne où il restera 5 ans.

Je me suis donc renseignée sur ses conditions de détention et sur la localisation des stalags où il est passé.

Mon grand-père est né le 06 septembre 1914. Son père est déjà parti pour la guerre en août 1914 et décédera sur le front en octobre 1915 : a-t-il pu voir son fils avant de mourir ? C’est peu probable.

Mon grand-père est donc pupille de la nation, il souffrira toute sa vie de l’absence de ce père et sera marqué par la guerre.

Car à son tour, en 1940, il est fait prisonnier dans les Vosges, pas bien loin de là où son père est mort 25 ans auparavant.

Voilà dans quel contexte et état d’esprit les soldats de la défaite de 1940 se trouvent : pour beaucoup, ils sont les enfants des poilus de 1914-1918, leurs pères se sont battus pour la France et eux sont prisonniers du même ennemi. On imagine la rancoeur, la colère, la peur, le désespoir et même la culpabilité qui vont grandir tout au long de ces années de captivité et que la société  de l'époque qui les rend responsables de la défaite, leur renvoie. 

Julien Durand est passé par le stalag XII B à Frankenthal, en Rhénanie, puis par le Stalag XII F de Sarrebourg. 

Voici ici une explication sur la dissolution du stalag XII B : http://www.ego.1939-1945.crhq.cnrs.fr/recherche/detail_ouv.php?id_ouvrage=792 

En 1944, il se retrouve à Donauworth en Bavière. Il est rapatrié en mars 1945 et démobilisé le 15 mai 1945. 

 

Un site avec une carte des stalags et une liste des camps localisés :

Les Stalags ne sont pas des camps de concentration et ça n’est pas comparable, ce sont des camps de prisonniers que l’on utilise comme main d’oeuvre et que les nazis maltraitent mais ne tuent pas de manière systématique.

 

Sur le site ci-dessus, des articles sur les stalags, et des explications sur ce que sont les stalags et les oflags.

La vie dans les stalags est rude, même si les prisonniers ne combattent pas ils doivent travailler dur et ont faim et froid à longueur de temps. Les gardiens nazis leur font subir violences et brimades. Les prisonniers seront meurtris à vie. Pour imaginer la vie dans ces camps, je vous conseille la bande dessinée de Jacques Tardi qui raconte dans le tome 1, les années de captivité de son père, René Tardi, puis dans les tomes 2 et 3, la migration des soldats prisonniers à la fin de la guerre, le rapatriement et le retour en France.

 

On comprend bien dans cette bande dessinée les sentiments des prisonniers, ce qu’ils vivent et ce qu’ils ressentent.

Cinq ans de détention cela laisse des traces.

Au retour, les soldats prisonniers ne sont pas accueillis en héros par la population, on les associe à la défaite de juin 40, on veut les oublier.

Dans l’opinion collective, ils ne se sont pas battus, pire, ils ont travaillé pour l’Allemagne, tout ça n’est pas bien vu.

D’ailleurs, pendant l’Occupation, la France essaie de recruter des travailleurs volontaires pour l’Allemagne, et appelle ça “La Relève” : un volontaire contre un soldat libéré. Puis, viendra le S.T.O..(qui concernera mon autre grand-père et sur lequel j'ai fait un article précédemment).

Tout cela tend à attiser un certain mépris de la population envers les prisonniers. 

A leur retour, on ne veut pas les écouter, on ne veut pas plus écouter les rescapés des camps de concentration.

La France veut tourner la page. Je ne peux qu’imaginer la colère et le sentiment d’injustice ressentis par ces hommes. 


 

Dans sa bande dessinée, Tardi parle d’un père en colère, amer, qui s’emportait vite. Mon grand-père a toujours été gentil avec ses petits enfants, mais je sais que c’était quelqu’un de colérique et dur, en connaissant son histoire et donc la mienne également, cela me permet de comprendre le pourquoi du comment. 

Pour rechercher un prisonnier de guerre, quelle direction prendre ?

- La fiche matricule du soldat (Archives Départementales)

- Le SHD à Caen

- Les listes de prisonniers de guerre que l’on peut retrouver sur le site de la BNF : ça prend un peu de temps.

Voici les autres sites qui m'ont été utiles et m'ont renseignée : 

 

 

 

 

 

et cette page PDF : https://www.montamise.fr/medias/2020/08/Les-prisonniers-de-guerre-montamiseens.pdf

 

Voici le papier que mon grand-père avait dans sa poche en rentrant en France : 

Bonnes recherches à tous !

 

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