Le S.T.O.
Depuis le début de l’Occupation, la population française est fortement incitée à aller travailler en Allemagne, pour palier le départ des ouvriers allemands sur le front. Au départ, cette main d’oeuvre est volontaire, pour différentes raisons : idéologiques, salaires attrayants...
Mais l’effectif étant toujours insuffisant, l’Allemagne réclame au régime de Vichy encore plus de main d’oeuvre.
Le 16 février 1943, la France collaborationniste instaure le S.T.O. afin de réquisitionner de manière obligatoire les hommes de 21 à 23 ans.
Clique pour accéder au post Instagram
Ces jeunes, réquisitionnés de force, ajoutés à la main d’oeuvre volontaire, font de la France l’un des plus importants pays participant à l’effort de guerre nazi.
Le Service du Travail Obligatoire est donc promu à travers des campagnes d’informations. Si le jeune réquisitionné ne se présente pas, il se met hors la loi et risque des amendes et des peines d’emprisonnement.
Beaucoup de jeunes ne souhaitent pas se rendre au travail en Allemagne et ne répondent pas à l’appel. En juin 1943, les sanctions annoncées se durcissent : le gouvernement fait également peser des menaces sur les familles et les complices des jeunes «défaillants». Des opérations sont mises en place pour rechercher et punir ceux qui ne se présentent pas.
En 1944, le S.T.O. est élargi à tous les hommes ainsi qu’aux femmes sans enfants de 18 à 45 ans. Parfois même on réquisitionne arbitrairement.
Parmi ceux qui ne se présentent pas, beaucoup prennent le maquis ou réussissent à se cacher pendant des mois, souvent chez des particuliers courageux qui deviennent complices.
Mon grand-père a pu ainsi rester caché dans une ferme en Loire-Atlantique. J’ignore quelles menaces ont pesé sur sa famille pendant toute cette période de « clandestinité », d’environ 8 mois. J’ignore ce qu’il a fait pendant cette période et comment l ’a-t-il vécue ?
Il était ce qu’on appelle aujourd’hui « Réfractaire au S.T.O. ».
Après la guerre, il était possible d’obtenir ce titre et la carte de réfractaire, sur demande en montant un dossier constitué de courriers, d’attestations, de témoignages (des personnes ayant hébergé ou caché quelqu’un, des maires...), de formulaires, de réponses, de papiers d’état civil, de procès verbaux de gendarmes…
Le dossier était ensuite validé ou invalidé.
En octobre 1963, une médaille a été attribuée aux personnes qui ne se sont pas soumises à l’appel du S.T.O..
En généalogie, on ne peut pas tout savoir, on peut connaître les événements partiellement en fonction des documents qu’on retrouve mais il restera toujours des zones inconnues.
Mon grand-père ne voulait pas parler de la guerre. Nous savions vaguement qu’il s’était caché mais sans connaître les conditions.
Il a constitué un dossier pour obtenir le titre de réfractaire. J’ai pu lire ce dossier et les pièces que ce genre de dossier comporte, citées plus haut. Mais je n’en saurai probablement jamais plus et surtout je ne peux qu’imaginer la peur de tous, vécue lors d’une telle période.
Je n’ai pas eu à rechercher le dossier car nous l’avions déjà mais je pense que pour retrouver un dossier de ce type, vous pouvez vous adresser à l’Office National des Combattants et des Victimes de Guerre : ONaCVG
J'ai lu toutes ces informations sur :
L'Histoire par l'image :
Retronews :
Les Archives Départementales de Ardennes :
Bonnes recherches à tous !