Très souvent, lorsque je fouille dans l’état civil, mon oeil est attiré par toutes les informations qui gravitent autour de ce que je cherche, et je me retrouve à faire autre chose que ce que j’avais prévu.
Ainsi, en cherchant dans les recensements de population de Nort-sur-Erdre, en Loire-Atlantique, an IV de la République, soit du 23 septembre 1795 au 21 septembre 1796, j’ai trouvé ceci sur plusieurs pages :
des personnes “réfugiées”.
Je me suis demandée qui étaient ces personnes qualifiées de réfugiées ?
J’ai donc commencé à chercher des réponses sur internet. Je suppose que le déplacement de ces personnes est lié aux Guerres de Vendée, vu les dates, mais je ne peux pas en être certaine, il me manque certainement des connaissances beaucoup plus pointues pour pouvoir répondre à cette question.
Les Guerres de Vendée ayant fait rage dans la région, on peut supposer que ces personnes ont tout perdu lors de combats, maisons, biens détruits, incendiés...et se sont réfugiées dans les villages environnants, ou dans leur famille. Je n’ai pas trouvé de réfugiés qualifiés ainsi dans les recensements d’autres villages. Et pour les villages plus petits, les recensements numérisés datent de 1836 pour les plus récents.
Leurs professions étaient cultivateurs, laboureurs, domestiques, tailleurs, taillandiers, boulangers, cordonniers, tonneliers, charrons, rentiers...
Ils sont recensés par familles, c’est à dire avec époux(ses) et enfants.
Grâce à cette recherche j’ai lu des articles sur les Guerres de Vendée que je connais mal et qui pourtant ont secoué la région d’où viennent mes ancêtres.
Mais je n’ai rien trouvé qui parle vraiment de “réfugiés”.
Ne trouvant rien de concluant, j’ai donc commencé à en parler autour de moi.
Peu de personnes connaissent cette période dans les détails, mais certains trouvent en un claquement de doigts ce que vous mettez des semaines à chercher!
On m’a envoyé un titre de livre qui parle de ces fameux réfugiés des guerres de Vendée. Il y a donc bien eu des personnes réfugiées et c’est un sujet.
“Les Réfugiés des guerres de Vendée, de 1793 à 1796”, de Guy-Marie Lenne."
« Mars 1793, le soulèvement des "Vendéens" contre la République marque le début d'une guerre sanglante qui a laissé des traces profondes dans la mémoire des hommes de l'Ouest français et alimenté des recherches aussi nombreuses que passionnées, voire passionnelles.
Les événements ne prêtent plus guère aujourd'hui à débat. Combattants "blancs" et "bleus" sont maintenant bien connus. Plusieurs dizaines de milliers de "vendéens" ont cependant échappé aux investigations de l'histoire.
Sortis de la région insurgée, ils furent des "réfugiés de la Vendée". Qui sont ces hommes et ces femmes ? Pourquoi les historiens ne les ont-ils pas retenus dans leur champ d'étude ? Quelles motivations les ont poussés à quitter la "Vendée" ? Où sont-ils allés ? Quelles furent leurs conditions de survie ?
Nourri d'archives en grande partie inexplorées, ce travail ouvre un des derniers grands chantiers de recherche sur les guerres de "Vendée".
Il entend rendre sa place dans l'histoire à une population aussi diverse socialement que complexe politiquement.
Des Républicains fuyant la Vendée militaire pour les uns, des espions vendéens pour les autres, Les réfugiés deviennent "mitoyens" aux yeux de représentants du peuple qui s"en méfient.
Ballottés au gré des arrêtés qui les éloignent de la périphérie de la région insurgée, les réfugiés vont traîner leur misère sur toutes les routes de l'Ouest de la France. Ils ne devront bien souvent leur salut qu'à leur acharnement à survivre et aux efforts jamais démentis des autorités patriotes à leur porter assistance.”
Voilà pour la petite histoire, il y a donc bien eu des réfugiés à cette époque, suite aux guerres de Vendée.
Bonnes recherches à tous !
Aucun commentaire
Stéphanie Durand
Contactez-moi
Suivez-moi
